Présentée à l'époque comme un rempart contre l'antisémitisme, son bilan est pourtant aujourd'hui désastreux : atteintes aux libertés, concurrence génocidaire, surenchère victimaire, renouveaux identitaires et racistes, gigantesques détournements financiers.
Au plan international, le verrou idéologique institutionnalisé par la loi Gayssot participe également à justifier les guerres coloniales de ces dernières années et à couvrir la politique d'Israël d'une caution inoxydable.
Le film développe l'historique et la logique des lois mémorielles, en interrogeant des historiens, Pierre Nora et Annie Lacroix-Riz, un philosophe, Paul Ricoeur, une juriste, Anne-Marie le Pourhiet, un romancier et universitaire, Jacob Cohen, ainsi que des citoyens engagés politiquement, Alain Benajam, Norman Finkelstein, et Jean Bricmont. Robert Faurisson, celui par qui le scandale est arrivé est également interrogé. Ses thèses mettant en doute l'existence des chambres à gaz dans les camps nazis avaient été à l'origine de la loi Gayssot.
A travers ce documentaire, la réalisatrice Béatrice Pignède met en relief le caractère désastreux de cette institutionnalisation d'une histoire légale, non seulement pour l'histoire et le droit, mais aussi pour l'idée même d'une République qui ne peut survivre qu'en restant strictement neutre par rapport aux débats entre communautés, aux sacralisations d'événements historiques et au désir de chaque groupe particulier d'imposer à la collectivité nationale son propre « devoir de mémoire ».