
Après la maladie-concept, à savoir le sida, sur lequel NEXUS a enquêté dans son précédent numéro, voici le médicament-concept ad-hoc : l’AZT. Promu à la fin des années 80 comme le seul traitement efficace contre l’infection au VIH, l’AZT a rapidement montré un tout autre visage… : destruction du système immunitaire et de la moelle osseuse, effet cancérigène… Aujourd’hui, cette toxicité avérée n’empêche pas l’AZT d’être toujours prescrite, dans le cadre de la lutte contre la transmission mère-enfant du VIH. Enquête sur un scandale sanitaire exemplaire.
Médicament cherche maladie désespérément… Découverte en 1961, mais vite abandonnée en raison des effets indésirables constatés à l’époque sur des souris, l’AZT n’aurait jamais dû sortir de l’oubli. Pourtant, dans le climat de panique suscité par les premiers cas de sida en 1985, elle apparaît rapidement comme l’antiviral providentiel que valident à la hâte des essais falsifiés…
Passé l’enthousiasme suscité par les premiers essais cliniques, d’autres études mettent au jour les effets indésirables et irréversibles de l’AZT. De médicament miracle, l’AZT devient un redoutable poison.
L’AZT nous est vendue comme un antiviral, le préfixe « anti » laissant penser qu’elle s’attaque au virus avec la même efficacité qu’un antibiotique le fait avec les bactéries. La réalité est tout autre…
S’ils ont d’abord cru que l’AZT allait les sauver du sida, les gays des années 80 aux États-Unis ont vite déchanté. Aujourd’hui, il ne fait plus de doute que cette génération a été victime d’une industrie pharmaceutique qui continue, vingt-cinq ans plus tard, d’exploiter l’un des plus toxiques médicaments jamais mis sur le marché à destination, cette fois, d’une des populations les plus vulnérables qui soit : les femmes enceintes séropositives et leurs nouveau-nés… une nouvelle génération sacrifiée en vue ?