Ceux qui ont lu Freud pourront apprécier ou honnir le travail de Michel Onfray.
L’anthropolâtrie devrait pourtant être critiquable, car, non raisonnable et non raisonnée. Et les contempteurs de son livre, ceux qui lui jettent de basses insultes au visage, omettent l’essentiel ; un inventeur, un créateur, un dogme ou une théorie, quelle qu’elle soit, doivent être critiqués et critiquables, voire laminés si nécessaire pour faire avancer des idées ou éradiquer celles qui sont fausses et néfastes à la compréhension des phénomènes. En séparant, le bon grain de l’ivraie, le philosophe offre apparemment aux lecteurs, puisque je n’ai pas lu son livre, une autre vision de la psychanalyse freudienne en lui permettant de comprendre ce qui se cache réellement sous cette pseudo compassion envers les souffrances psychiques d’autrui.
Jérémie 51:17 Tout homme devient stupide par sa science
Alors est-il possible au XXI siècle de critiquer une momie qui, lors de son vivant et de son règne, a crée un système de thérapie qui sert, à mon avis, plus souvent à amoindrir les esprits qu’à les libérer ? Pourtant au 19 et début du 20 siècle de nombreux opposants s’étaient déjà élevés, à juste titre, contre ces nouvelles théories et pratiques freudiennes. Est-il possible de faire également un profond travail de recherches sur la véritable personnalité d’un personnage célèbre en s’appuyant de surcroit sur des textes non apocryphes, donc connus et authentifiés ? Apparemment non.
Mais Freud n’est-il pas au départ un détraqué qui a tenté par son invention de se soigner lui-même, sans jamais y parvenir ? Pour moi, sans conteste.
De plus, la découverte de Freud en la matière n’a rien de nouveau et crier au génie serait oublier qu’il a emprunté à Socrate sa technique, à la maïeutique du IV siècle av. J.-C la sienne et à Aristote la catharsis. Puis, en piochant ça et là, à des confrères une partie de leurs travaux, en y ajoutant ses délires, son refoulement, sans doute en plus une homosexualité refoulée et ses fantasmes, et, en secouant le tout énergétiquement il a crée le nouveau cocktail addictif pour guérir en 10 ans, voire 15 ans, névrose, psychose ou simple spleen. Il est évident qu’une aussi longue thérapie assure au praticien une clientèle fidèle et des revenus substantiels. Mais pour quel résultat, avec quelles méthodes et peut-être de nouvelles névroses en cadeau de fin de traitement ; qui sait ? De plus sa thérapie n'était adressée qu'à l'élite, les pauvres n'y avaient pas droit. Mais en fin de compte cela a peut-être été une chance pour eux.
Michel Onfray est donc pourchassé par une meute de psychanalystes freudiens, enragés, qui n’acceptent nullement que l’on critique leur maitre et encore moins la base de leur savoir. Tel un Gérard Miller, psychanayste intermittent et chansonnier, à l'occasion, qui harangue violemment le philosophe en n'apportant qu'une controverse stérile. Pire, ceux qui arrivent à le traiter d’antisémite. Il est vrai que celui qui n’a aucun argument rationnel utilise toujours cette critique facile et stupide pour tenter de clore un débat où il se sait d’avance perdant.
Pourtant si ces techniques adaptées depuis 70 ans (décès de Freud), étaient vraiment efficaces, le nombre de dépressifs et de malades mentaux auraient diminué alors qu’il est en augmentation constante et exponentielle ; la thérapie elle…….. est toujours aussi longue et les hôpitaux sont toujours aussi pleins. Rien que pour ces raisons cette pseudo science a besoin d’un bon coup de karcher pour supprimer ce qui l’assombrie.
Depuis la plus haute antiquité en passant par les accusations en sorcellerie, les études des aliénistes jusqu’aux théories freudiennes, les diagnostiques d'aujourd'hui ont changé. Les paradigmes scientifiques de la psychiatrie, avec ensuite une interaction avec la psychanalyse, ont certes évolué, eux aussi, avec une approche de plus en plus médicale clinique et scientifique, une relation directe avec le patient et un confort croissant dans les hôpitaux. Mais un insoumis reste souvent considéré comme un malade, et de nombreux malades et psychopathes eux continuent de circuler en toute liberté quand d‘autres sont considérés comme des aliénés mentaux ou des fous, alors qu‘ils ne sont souvent que, différents, dans un contexte obligé.
Ce concept, quelque peu singulier, de créer deux mondes, un de fous et l’autre de gens normaux, n’a aucune valeur puisqu‘il n’est que subjectif. Qui sait vraiment qui est sain d’esprit, qui peut dire où se trouve la normalité en dehors, évidemment, des lois, des dogmes enseignés et des règles sociétales imposées ? Personne. Le même individu dans un autre contexte d’évolution sera différent et considéré sans doute comme normal.
Le refus de s’adapter, pour celui qui trouve, hostile, le milieu dans lequel il vit, est-il le signe d’une réelle pathologie, celui d’un réel trouble du comportement ou celui d’un bon équilibre psychique qui le met en alerte face à des situations qui ne lui correspondent pas ? A-t-on le droit d’être différent ou parfois faible, fatigué, lâche, anxieux, en colère sans avoir besoin de culpabiliser et de se faire soigner pour correspondre à des normes établies par d’autres ? Une coûteuse thérapie psychanalytique et médicamenteuse (pour la dernière elle masque le mal sans jamais le guérir) est-elle "le moyen" adéquat de responsabiliser un être humain ? Si cela était le cas, ça se saurait.
Et puis le sempiternel complexe d’Œdipe n’est-il pas complètement éculé à force de s’en servir ? La sexualité est-elle à la source de tout, et ce, dès le plus jeune âge ? Tous les enfants ont-ils un jour découvert qu'ils avaient des pulsions sexuelles envers leur parent ? Heureusement que non. Chaque action est-elle aussi le fruit d’une pulsion sexuelle refoulée ?
Un objet peut-il représenter inconsciemment un phallus ou un sexe féminin prêt à vous castrer ? Grrrrrrrrrrrrrr!!!!!!
A-t-on besoin de plusieurs lustres pour une expérience analytique et de débourser une somme colossale pour se connaitre, se maitriser et apprendre à faire des choix dans l’existence ? N’est-ce pas être malhonnête et prétentieux que de sous-estimer l’être humain à ce point, de douter de ses capacités et de sa force à pouvoir se réaliser seul ? L’auto-psychanalyse ne devrait-elle pas être enseignée, dès le plus jeune âge, afin d'éviter d’avoir une société où les individus connaissent mieux les programmes de télé qu’eux-mêmes, en sachant zapper avec maestria pour changer de chaîne mais en ignorant comment chercher intrinsèquement à se décoder ?
Le profit constant n’est-il lui pas une pathologie grave qui déshumanise tout ce qui s‘y rattache, comme le pouvoir sur autrui et la domination sur un groupe ou sur des masses ? Les psychanalystes ne devraient-ils pas chercher à soigner la société de ces nombreux maux avant de vouloir changer les hommes ? Et la quête de l’eudémonisme et de l’hédonisme (chacun ayant sa proche recherche du plaisir et de ses conséquences) par le biais de la psychanalyse, peut-elle être aboutie si le patient ne comprend pas in fine qu’il est unique et qu'il est important qu'il le reste ? Qu’il ne sera jamais véritablement l'être que la société lui impose d'être, ni le modèle qu'il a idéalisé à outrance ; sauf si il est un vrai dominé et heureux de l'être.
N'est-il pas important de garder de petits démons pour apprendre à les combattre afin d'évoluer constamment ? Et si le patient n’apprend pas non plus à terme qu’il peut devenir puissant, seul, si il le souhaite, ce travail est-il vraiment utile ? Puissant pour se maitriser lui, et non les autres ; évidemment. Et enfin, pour être heureux et soi même, devons-nous tuer symboliquement notre mère, notre père ou notre frère avec qui certains n'ont aucun désaccord ?
Et sur un divan devons-nous expulser tout ce qui nous a construit, au lieu d’apprendre à le maitriser soi-même, un peu plus chaque jour ; et gratuitement ?