
Georges Moustaki faisait partie des soixante-trois signataires d'un texte de soutien au pédophile Gérard R. (qui attendait depuis dix-huit mois son procès) paru dans Libération en mars 1979.
Y est notamment dénoncé « l'ordre moral » qui viserait au « maintien de la soumission des enfants-mineur(e) s au pouvoir adulte » et affirmé que « l'amour des enfants est aussi l'amour de leur corps. Le désir et les jeux sexuels librement consentis ont leur place dans les rapports entre enfants et adultes. Voilà ce que pensait et vivait Gérard R. avec des fillettes de six à douze ans dont l'épanouissement attestait aux yeux de tous, y compris de leurs parents, le bonheur qu'elles trouvaient avec lui ».
Les enquêteurs ont été mis sur sa piste à la suite d'un signalement des autorités russes, qui avaient démantelé en Russie « un réseau de tournage de films où de très jeunes enfants étaient violés par des adultes », selon Etienne Manteaux. En fin de semaine dernière, les autorités russes avaient communiqué des adresses internet liées à ce réseau à plusieurs pays européens, via l'organisation de coopération Interpol, a poursuivi le procureur.
L'une d'elle a conduit à cet ancien instituteur devenu directeur d'école, « père de trois enfants et parfaitement intégré, parfaitement inséré dans la société, au casier judiciaire vierge », a souligné Etienne Manteaux. « Il semblerait, a priori, qu'au-delà des images il n'y ait pas eu de passage à l'acte », c'est à dire d'agression sexuelle sur des mineurs, a ajouté le magistrat.
En garde à vue, le directeur d'école, proche de la retraite et sans aucun antécédent judiciaire, a reconnu avoir téléchargé ces fichiers pour son compte personnel. Déféré vendredi matin, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il sera jugé le 11 juin au tribunal correctionnel pour détention, importation et diffusion d'images à caractère pédopornographique. Selon l'Est Républicain, il encourt entre deux et sept ans de prison. Selon son avocat, l'individu est « effondré ».