Dame Esti et sa série : Qu’est-ce qu’être juif ?
Agnès Michaux écrivain et son bon sens
Mais c'est quoi être non-juif ?
Dame Esti, une israélienne vivant en France, s’est interrogée sur sa judéité et se pose la question de s’avoir ce que veut dire « être juif » et comment les autres juifs ressentent ce sentiment d’appartenance. C’est ainsi qu’elle a recueillie une série de 120 interviews d'une minute ici qui est diffusée depuis déjà plusieurs années sur le Net. Nous y retrouvons très majoritairement des juif-athées connus ou pas, et d’autres qui sont très médiatiques. Juif-athée étant un non-sens. Certains entretiens sont émouvants et sincères, d'autres sensès, d'autres sont très prétentieux, d'autres sont sur le ton de l'humour ou d'autres encore sont totalement ineptes. Mais la plupart n’ont certainement jamais lu une seule des Écritures qui sont pourtant leur premier lien d’appartenance à quelque chose qui fédère, la Religion.
Alors l’autre jour je me suis posée cette question pour la première fois : C’est quoi être non-juive ? Si cette question ne m’avait jamais obsédée, il était amusant d’y répondre.
Je sais pourquoi je suis non-juiiive et non-croyante car je refuse tout enfermement dans une structure hiérarchique et dogmatique et dans laquelle la liberté de conscience est restreinte, voire interdite. Ce refus d'identification(et non d'identité) à quelqu'un ou à quelque chose me colle à la peau.
L’appartenance à une communauté religieuse ou laïque, à un groupe associatif ou à un parti ne fait que déplacer une partie du troupeaux pour le faire paître dans un autre enclos où l’herbe est soi-disant plus verte et plus abondante et au sein duquel des bergers sont là pour le guider et le protéger. Mais ils sont aussi aidés de leurs chiens pour le ramener dès qu‘il s‘éloigne un peu trop ou qu‘il veut sauter la barrière.
Dans ce cas, nous ne pouvons pas parler d’une identité qui serait propre à un groupe, mais d’une mentalité commune à un groupe et d‘instincts grégaires et de survie par peur d‘être libre et responsable de soi.
Le sentiment d’appartenance à un groupe naît de ces conditions qui sont tout sauf émancipatrices puisqu’elles aliènent, la Liberté ne pouvant ni être circonscrite, ni dirigée, ni même circoncise.
Oui mais ! « l’Union fait la force » disent certains. La Force d’un groupe n’existe pas en tant que telle. Sous sa sous-forme apparemment dominante elle n’est réservée qu’aux leaders, aux idéologues et aux hiérarques qui forcent par leur discours à atomiser des énergies pour ensuite les agglomérer différemment et les réorienter en fonction de leurs propres besoins et desseins.
Quant à l’instinct de survie nous savons que lors d’une catastrophe le groupe se disloque, voire s’entretue, et que c’est chacun pour soi.
Un autre exemple se trouve lors des nombreuses manifestations syndicales qui conduisent les manifestants à exiger du gouvernement, par la voix de leurs leaders, de conserver leur statut d’esclave au lieu de changer leur comportement chacun individuellement ou en cessant de produire pour ceux qui les ruinent et qui les humilient. Car n’est-il pas singulier et surtout stérile de critiquer et même d’abhorrer un système en faisant tout pour le sauver ou le maintenir en l’état ?
Le Groupe, de quelque nature qu’il soit, est ainsi mué par un instinct collectif qui l’empêche de s‘émanciper en préférant la sécurité de façade que lui propose le chef au sein de sa structure. Une structure qui impose ses propres règles ou ses rituels que nous retrouvons également avec ces fausses révolutions colorées.
Toutefois, pour maintenir en place un troupeau, et pour éviter qu’il ne se désagrège, il est nécessaire de le flatter, de le caresser dans le sens du poil, de lui donner de l'espoir, ça coûte rien, mais aussi de lui faire peur et de le culpabiliser.
C’est ainsi que nous avons à la Carte : l’Enfer, les Géhennes, la Shoah, l’Antisémitisme, le Racisme, la Police et les Censeurs. Pour la Masse, qui comprend les divers troupeaux isolés en son sein, il y a les annonces et les théories très anxiogènes qui permettront ensuite d’apaiser ses angoisses pour la mener là où elle ne serait jamais allée sans ce conditionnement mental. Conditionnement accepté par peur d‘être hors de cet espace clos, sécuritaire et identitaire.
Shlomo Sand, historien israélien, dans son livre « Comment le peuple juif fut inventé », nous explique que l’invention d’un peuple juif date de la fin du XIXe siècle lors du premier congrès sioniste en 1897.
Les juifs n’existaient d’ailleurs pas à l‘époque romaine puisqu’ils étaient des Judéens, principalement des paysans parmi lesquels de nombreux groupes se détachaient comme "les Pharisiens, les Sadducéens, les Sicaires, des Disciples de Jésus" mais surtout des Gnostiques et des Païens. De même que le cruel Hérode était en premier Arabe ou Sémite et ensuite de confession judaïste ( Torah et circoncision). Enfin, pour ceux qui considèrent comme vraie cette chronologie et les écrits bibliques.
Ces interviews restent cependant intéressants à écouter de temps en temps car ils démontrent que les réponses pourraient être celles de n’importe qui, de n’importe quel lambda, croyant, nationaliste, suprémaciste, raciste ou de n‘importe quel survivant de l‘esclavagisme, d‘un autre génocide ou d’un des nombreux conflits qui ensanglantent la terre.
Néanmoins il existe une différence puisque presque toutes les personnes qui sont interrogées acceptent d’entretenir une souffrance qui n’est pas la leur et qui a été induite de génération en génération depuis la Seconde Guerre mondiale. Or, en règle générale, l’individu cherche à se libérer. Il refuse de subir les conséquences d’un passé qu’il n’a pas vécu et cherche à se débarrasser d’affects qui l’empêchent d’avancer. Ici c'est l'inverse.
L’invention du « Peuple préféré ou élu de Dieu » celui « du Peuple juif » et la propagande commerciale de la Shoah ont sans doute forgé chez certains, principalement des peoples, un esprit particulier qui leur permet de se concevoir comme étant à part des autres et nimbés de l‘auréole des martyrs en certaines occasions.
Ceux qui ont besoin de croyances, (peu importe leur religion ou leur athéisme), s’accrochent toujours à ce qui leur semble être le plus rassurant, comme à un tronc d’arbre pour éviter de se noyer. Tronc qui n’a plus de racine mais qui est suffisamment consistant pour se préserver de la vérité qui viendrait les submerger et détruire cette construction psychique qui les sauve d‘eux-mêmes.
Néanmoins, dans ces séquences, le point d’orgue est essentiellement la Shoah, via Israël, qui vient lier des personnes même si celles-ci n’ont pas été des victimes ni des descendantes de celles-ci et qu'elles ne sont pas sémites.
Le Judaïsme n’est donc pas le lien qui les unit. Normal, puisque la majorité est constituée de non-croyants et de non-pratiquants. Or, ils se disent tous juifs. Pourquoi ce non-sens ? Et pourquoi ne conserver de cette religion que : « Peuple aimé de Dieu, préféré ou élu parmi les autres nations » ?
C'est pourtant le manque total de foi et d'une origine crédible qui va engendrer le besoin de créer une autre religion, celle de la Shoah.
Néanmoins ces personnes sont unies de manière culturelle lors de fêtes religieuses. Mais, pas plus ou pas moins que ne le sont celles de culture chrétienne qui se réunissent durant leurs célébrations qui permettent principalement de faire des agapes et des offrandes modernes.
D'ailleurs chrétiens, juifs et musulmans célèbrent Noël comme une fête païenne alors qu'elle est censée être centrée sur le Christ. Sans doute est-ce la débauche de produits de consommation et de jouets qui a permis de renouer avec les rites mithriaques ou ceux des saturnales qui durent jusqu'à la Saint-Sylvestre (Sylvestre venant de sauvage).
Si il est impossible de parler d’ethnocentrisme puisque les juifs ne sont pas un peuple, mais les croyants d’une religion, l’égocentrisme-narcissique est évident pour certains quand pour d’autres la paranoïa s‘y ajoute en étant persuadués que les non-juifs ne pensent qu'à leur faire du mal. Les vrais actes et crimes antijuifs pourtant régressent et ont toujours été beaucoup moins importants que ceux de victimes non-juives qui ont lieu chaque jour.
Mais ici encore ces comportements se retrouvent partout dans le monde, donc aussi chez des non-juifs. Il n’est donc pas utile d'être juif pour avoir ce profil ni pour se croire persécuté.
Le trouble de la personnalité narcissique est caractérisé par un égocentrisme démesuré. C’est un sentiment de supériorité qui est dû à des idées mégalomanes, à des fantasmes de grandeur personnelle, au sentiment d’être au-dessus des autres, à un besoin pathologique de susciter l’admiration et à une insensibilité aux malheurs des autres et à leurs besoins.
Ce qui n’est, comme chacun le sait, qu’un complexe d’infériorité dissimulé.
Ces personnes sont particulièrement intolérantes face à la critique car celle-ci vient briser l’image idéale qu’elles montrent aux autres et qu'elles se sont fait d’elles-mêmes et/ou de leur origine sublimée ou inventée. Mais cette critique de la part des autres peut aussi être totalement imaginaire mais nécessaire pour paraître comme une victime, se sentir différent et même pour avoir le sentiment d'être jalousé.
Ce comportement entraîne de facto une répulsion et un rejet de ceux qui viennent perturber cet équilibre fragile, et vient clore tout débat.
Il est souvent impossible pour ces personnes, voire trop tard pour d’autres, de se remettre en question. Une autocritique et une introspection seraient trop douloureuses.
Le mépris envers les autres devient dans ce cas un bouclier pour ne pas faire voler en éclats une psyché fragile. Ce qui mettrait ces personnes face à elles-mêmes tout en détruisant leur estime qui a été induite non pas par le respect de soi, ni même par une construction intérieure en se combattant elles-mêmes, mais par ce mépris envers les autres et le refus de les écouter de peur qu'ils aient raison.
Quand ce sentiment de supériorité, a été la pierre maîtresse de l’édifice, ces personnes ne peuvent que s’isoler en groupe et se marginaliser pour se protéger des autres qui ne peuvent être à leurs yeux que des ennemis et de sombres imbéciles incultes.
C'est ainsi que fleurissent une multitude d'associations dites de défense des opprimés. Opprimés qui ne peuvent vivre sans l'être. Ceux qui sont hors de ces cercles de souffrance sont censés ne pas les comprendre.
Pourtant hors de ces cercles se trouve l’espace infini, donc la liberté et surtout celle de ne pas être une victime, donc dépendante et enchaînée au passé.
Pour conserver ce statut il est nécessaire de toujours subir des situations déplaisantes sans n'avoir jamais les moyens de s'en sortir. Les coupables seront aussi toujours les autres et jamais soi. Nous retrouvons très souvent ce transfert de culpabilité chez ceux qui ont une addiction.
Cette attitude totalement sectaire se retrouve partout dès qu’il y a une communauté et surtout dans le monde financiaro-affairo-politico-médiatique mais aussi dans celui du showbizness, des intellectuels et des scientifiques qui se réunissent mezza voce dans leurs Clubs ou lors de rencontres du type Trilatérale, Bilderberg, le Siècle ou à la Franc-Plâtrerie exotérique etc. Ce n'est pas non plus dans ces structures connues du public que les vraies décisions se prennent, elles ne sont que des relais.
Ces rencontres privées permettent à ceux qui croient tirer toutes les ficelles de recruter de bons et de très loyaux sous-esclaves mais également de faire circuler de fausses informations, d’entretenir et de tisser des réseaux d'influence. Réseaux qui ne sont pas à confondre avec une noble entraide.
Mais le Soleil a déjà commencé à se refroidir et ces égos n’auront plus assez d’énergie car le vent de la colère souffle puissamment malgré leur mépris et leurs magouilles.
Le seul « Peuple élu » qui puisse exister ne peut se trouver qu’en dehors de ces cercles, de ces espaces restreints et de ces cages dorées. Le reste est une farce.