Alors que certains souhaitent une loi permettant l’euthanasie médicale ou le suicide assisté à domicile, le cas de cette américaine défigurée, ici, d’une balle en plein visage, par son mari, devrait faire réfléchir.
Chantal Sébire atteinte d’une tumeur au visage avait demandé à l’époque de pouvoir mourir chez elle, avec l’assistance de son médecin. Mais la législation française l’interdit et sa demande avait été rejetée. Le procureur de la République avait requis "l'irrecevabilité en l'état actuel de la loi" Si le code déontologique refuse toujours qu’un médecin donne la mort, de plus en plus de personnes souhaitent mourir par la main d’un tiers.
La maladie effraie certes, mais la douleur est refusée au lieu d’apprendre à être maîtrisée, et la mort semble devenir la seule réponse à toutes les angoisses liées aux maladies, aux handicaps et au mal être du quotidien.
Alors que nous savons aujourd’hui que la maladie de Chantal Sébire pouvait être soignée, que penser de son geste ? Il est son choix et personne ne doit le juger et encore moins le condamner. Chacun est libre de disposer de son corps et de son esprit, comme il le souhaite. Madame Sébire a donc décidé de mettre fin à ses jours, officiellement, seule.
Aux Etats-Unis, Connie Culp, elle, a décidé de se battre et surtout d’espérer et de croire à autre chose ; malgré un visage défiguré aussi monstrueux que celui de C.S ; pire peut être.
Alors son courage m’épate et son désir de vivre encore d’avantage. Une femme qui n’a pas été frappée par la maladie ou par la fatalité, non. Mais qui a été réduite, par la folie d’un homme, a vivre un calvaire aussi douloureux que celui de Chantal Sébire.
Elle était jeune et jolie et, en quelques secondes, ses traits ont été réduits en bouillie. Comment se regarder ensuite dans la glace sans effroi ? Comment vivre dans une société où les canons de beauté sont drastiques avec une face aussi ignoble ? C’est possible. Connie Culp démontre que le pire peut être surmonté. Si une greffe de 80% de son visage a été effectuée, avec réussite, son nouveau visage n’a plus rien à voir avec l’ancien et peut laisser un avis circonspect sur la pratique et le résultat.
Pourtant Connie semble heureuse de pouvoir enfin respirer, parler et vivre normalement.
Ce cas nous montre que l’euthanasie n’est pas – LA – réponse aux souffrances. Cette femme a obligatoirement puisée de nouvelles ressources en elle pour atténuer sa douleur, pour chercher la foi en autre chose, pour relativiser et enfin pour continuer de vouloir vivre.
Si, sa souffrance était autant physique que moral, son combat fait parti de nos jours des vrais exploits. Dans des sociétés d’assistés où le défi face à la vie et aux épreuves devient trop lourd à assumer, où la vie elle-même devient un fardeau pour certains, il semble préférable de choisir la mort à la vie. Et par manque de courage, encore, la vie doit être retirée par un autre.
Pourtant, dans le Tiers-monde, chacun se bat non pas pour vivre mais pour survivre ; quel décalage et quelle décadence.
Greffe du visage et euthanasie
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