Les députés ont voté hier pour le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN par 329 voix contre 238.
Mais cette majorité n’a été possible que par la lâcheté et la couardise de certains de nos députés. Ces gaullistes, encore fiers de l’être, hier, en revendiquant l’indépendance de la France, ont préféré renier leur conviction pour éviter de se faire... mal voir ; évidemment.
Mais ont-ils fait préalablement le nécessaire, à droite comme à gauche d'ailleurs, dans leur circonscription et localement pour tenter de connaître l’avis de leurs électeurs ? "Electeurs" qu’ils sont quand même censés représenter. Non. Un manque évident de démocratie et d’incurie sur un sujet qui concerne pourtant l’avenir de notre pays. Mais que font nos députés et nos représentants locaux sur leur terrain pour informer et faire entendre la voix de ceux pour qui ils travaillent ?
Si cette décision méritait largement la voie référendaire, il ne faut pas oublier que le peuple, si il n’est pas écouté, doit faire passer son message par le biais de ces représentants parlementaires. Sinon, à quoi sert ce système démocratique ?
La France va donc suivre dorénavant les Maîtres incontestés de la défaite en matière de stratégies foireuses en violant le droit international, la charte de l’ONU et même la propre Charte de l’OTAN. Car, les Etats-Unis, seuls véritables patrons de cette organisation, ne tiennent pas en compte que le droit international a toujours interdit les guerres, dites préventives.
L’Empire américain a prouvé avec brio qu’il conduisait inexorablement le monde dans un abîme sans retour possible, en bombardant, en appauvrissant et en spoliant les peuples. Nous serons, de facto, désormais responsables et coupables de cette politique qui néantise l’avenir de l’humanité.
Après Hiroshima, nous savons que les USA peuvent de nouveau utiliser l’arme atomique, après avoir perdu la guerre de Corée en 1950, celle du Vietnam en 1961, après l’échec de Cuba, après avoir été obligés de se retirer du Liban en 82, de la Somalie en 93, après une victoire obtenue en Yougoslavie par des procédés iniques, après un échec plus que cuisant en Afghanistan et en Iraq, après avoir perdu de leur influence au Pakistan, après une politique qui échoue sur le continent africain, après avoir raté un coup d’Etat contre Chavez en 2003, après avoir raté leur percée dans le Caucase cet été, après que l’Amérique latine se soit émancipée de la tutelle du FMI et de Washington ; suite à cette liste, non exhaustive, de telles défaites stratégiques qui entraînent de surcroît des pertes économiques importantes ne peuvent en rien bénéficier à la France, et ces agressions permanentes, qui sont loin de s’arrêter, conduiront à faire échouer des relations qui auraient été importantes pour l’avenir de notre pays, et surtout, à nous faire entrer dans le Club très fermé et haï - Des agresseurs impérialistes losers. Et combien cela va-t-il coûter ?
Etait-ce le moment en pleine crise d'accroître nos dépenses militaires alors que nous n'avons aucun ennemi ?
Dans ce monde multipolaire qui est entrain de se dessiner, la France, sans parler de l’Europe de la Défense qui vient d'avorter, devrait observer cette évolution avec un regard neuf indépendant et non passéiste en prenant des décisions adaptées à son avenir et non à celui de ses alliés perdants. Mais elle vient de se ranger derrière ceux dont la puissance, toujours agressivement impérialiste, mais sur le déclin, ne peut que nous entraîner dans son sillon destructeur.
Alors, comment peut-on suivre décemment des perdants et opter pour les stratégies de ceux qui bafouent le droit international et celui des droits de l'Homme que nous n'avons de cesse de vouloir faire respecter ; en apparence donc ?