Jacques Séguéla, le papy de la communication, reprend de l’activité pour faire la promo de son nouveau livre autobiographique dans lequel il nous narre la rencontre entre Nicolas et Carla qui a été organisée chez lui ; tout en nous assurant qu’ils s’aiment d’un amour sincère. Ouf ! Heu-reu-sement que de gens comme lui sont là pour le confirmer, certains pourraient encore avoir des doutes. Le négationnisme sévissant partout ; il a raison d'insister !
Le publicitaire court donc de plateau en plateau pour nous parler de son livre et en profite pour nous montrer sa face cachée, celle du vrai philosophe… version showbiz évidemment.
Au printemps de sa vie l’homme de communication nous révèle, dans des interviews, toute sa sagesse acquise au fil du temps et sa vision de l’homme accompli.
Si l’homme est très sympathique et posé, au demeurant, il n’en reste pas moins vrai que pour un communiquant (LE communicant des années 80 de Mitterrand) il a autant de conviction dans ses propos qu’un fer à repasser qui nage.
Chacun se souvient du Jacques Séguéla faisant une campagne acharnée pour défendre Ségolène Royal à la présidentielle ; allant même jusqu’à écrire un livre dénonçant le félon, le traître d’Eric Besson qui avait rejoint Nicolas Sarkozy. Mais l’homme de gauche avait manifesté son indignation trop vite. Car, entre les deux tours, et après voté pour la candidate PS, au premier tour, le sémillant septuagénaire allait recevoir la visite d’un archange lui annonçant la prophétie : « Nicolas Sarkozy sera président ». Ouaaah ! Cela changeait la donne. Le publiciste qui était socialiste avant de se coucher se réveillait ainsi au petit matin... transformé en homme de droite ; un exploit !
Mais cette vélocité et cette précipitation à retourner sa veste ne démontreraient-elles pas que sa consistance neuronale a été quelque endommagée avec le temps ? C’est bien possible. A moins que sa faculté, à comprendre la politique, ne soit identique à celle que nous possédons pour déchiffrer le langage des carpes ? C’est possible aussi.
Si Séguéla sait aller à contre courant de son idéologie et de ses opinions, à la vitesse d’un éclair, après des décennies de fidélité à la gauche, il sait aussi tenir des propos d’une puérilité affligeante.
Jacques Séguéla qui depuis a troqué son habit de publicitaire contre celui d’entremetteur et de marieur, estime que : « Si un homme ne possède pas une Rolex à 50 ans, il a raté sa vie ».
Je dois avouer que cette déclaration est digne de figurer dans les annales de la bêtise et mérite un Oscar. Concurrencerait-il d’ailleurs Paris Hilton ? C’est possible aussi.
Si il est évident que de posséder, pour un président, une Rolex et des Ray-Ban n’est pas un signe ostentatoire de richesses, ni de mauvais goût d'ailleurs, ne pas en posséder pour le commun des mortels n’est certainement pas un constat d’échec.
Mais le plus surprenant chez notre publicitaire reste l’indécence de l’ensemble de ses propos en pleine période de crise et de micro révolution en considérant également : "On a accusé cet homme d'avoir une Rolex et une paire de Ray-Ban, des lunettes à deux balles". Il est évident que pour certains la somme de 100 euros est dérisoire, mais pour la grande majorité, elle reste un montant considérable.
Alors peut-on sincèrement penser que cet homme sympathique, certes, mais étant un mondain avec la diplomatie d'un dinosaure soit réellement à l’origine de l’élection de François Mitterrand ?