Nous avons le Barbier de Séville, le Barbier du coin de la rue et le Barbier de Paris, prénommé : Christophe.
Désormais, il est impossible de regarder une chaîne de télévision qu’elle soit, privée ou publique, sans tomber sur ce raseur de Barbier qui n’a de cesse de couper les cheveux en quatre dans une logorrhée stressante à la MOF( Marc-Olivier Fogiel.). Il est partout ; au secours ! Moi…il me rase !
Directeur de la rédaction de l’Express, il semble que notre Barbier veuille désormais concurrencer le célèbre magazine people, Voici. Depuis la meilleure vente de son magazine, avec l’interview, en 5 jours, de Carla Bruni nouvelle Première dame de France, le raseur fouine partout le scoop et, avec ses commis barbiers, ils vident les poubelles à la recherche de ragots et de potins qui pourraient faire sa une.
En deux jours, cette semaine, nous apprenons que Jacques Chirac aime les palaces pour des raisons "purement stupides", mais, que François Mitterrand les aimait pour des raisons purement intellectuelles. Ouah ! Il faut quand même la sortir celle-là. Nous apprenons également que le chef de l’Etat et le Premier ministre n’auraient de cesse de se crêper le chignon ; pire, ils se détesteraient. Le couple exécutif, selon Barbier, a divorcé et une guerre froide et secrète se déroule entre l’Elysée et Matignon - dixit les figaros de Paris ; sans doute. Mais le barbier vêtu en rose bonbon maintient que ses sources sont sûres, et que, même, il en sait encore d’avantage sur cette rupture consommée. Enfin, dans une logomachie consternante qui se voudrait être une analyse politique le raseur s’étonne, chez Arlette Chabot, que l’épouse du Premier ministre ne fasse pas la une des magazines à l’instar des épouses du président. Et oui, le Barbier aimerait bien démêler lui-même, un par un, les mystères des femmes des hommes politiques et tondre la tête de celles qui refusent de se prêter au jeu médiatique. Ensuite, tout en trépignant d’impatience, le Barbier frise le ridicule quand il veut faire avouer à François Fillon qu’il aurait adressée au couple présidentiel une invitation à dîner à quatre, avec son épouse, en recevant une réponse négative de la part de Nicolas Sarkozy.
Le Barbier a donc trouvé son fond de commerce en créant des extensions artificielles à la vie privée et politique de nos responsables. Et ça marche.
Mais plus sérieusement doit-on alors parler de dérive médiatique chez certains journalistes politiques ? Sans aucun doute. Le futile et le dérisoire basés sur le -on-dit- remplacent-ils désormais l’analyse politique de fond ? Nous ne pouvons que le constater, malheureusement. Les médias presse doivent-ils systématiquement tomber dans le tabloïd pour faire progresser leurs ventes ? Il faut le croire. A qui la faute, aux producteurs de scoops ou aux consommateurs ? Les deux mon capitaine ! Mais l’offre quoi qu’en disent certains journalistes pour se déculpabiliser fait bien en premier la demande.