L’ancien otage bulgare d’origine palestinienne dépose plainte ici pour torture contre le colonel Kadhafi et cinq policiers hauts gradés.
Le médecin bulgare veut que justice soit faite ! Il a tout à fait raison. Mais est-ce si simple que cela et cette plainte peut-elle aboutir ? Pour instruire ce procès il faudrait, pour être sérieux, appeler à la cause tous les responsables : c'est-à-dire, les protagonistes occidentaux qui ont contraint la Libye à prendre en otages ces huit personnes en monnaie d’échange contre sa réhabilitation internationale.
Le médecin bulgare aurait subi des violences, des tortures et des humiliations identiques et dignes de celles infligées par les américains à Guantanamo et Abou Ghraib sur leurs prisonniers et sur de présumés coupables innocentés par la suite et relâchés.
Achraf Joumaa Hajouj dit : "J'ai été brûlé par des cigarettes, mordu par des chiens. Les tortionnaires attachaient mes parties génitales avec des câbles électriques et me traînaient ainsi dans une cour. Ils me forçaient à manger, puis me frappaient à l'estomac pour me faire vomir, et je devais lécher ce que j'avais rendu". Effectivement, si le médecin bulgare a connu de tels sévices, il ne peut avoir qu’une envie : que justice soit rendue.
Comme dans toutes procédures, il reste à apporter des preuves de ces tortures, des marques d’indice physiques et des témoignages. Mais la France peut-elle au nom de l’association "Avocats sans frontières France" condamner la Libye ? Il serait singulier de juger les exactions libyennes d’un côté et, de se taire, sur celles pratiquées par les américains sur les prisonniers ressortissants français à Guantanamo et Abou Ghraib. Sachant qu’aucune voix française et, encore moins celle des « Droits de l’Homme » ne sait encore élevée pour s’indigner et condamner la torture dans les camps américains de tous ces prisonniers quels qu’ils soient. C’est comme pour la peine de mort ! On juge la Chine, la Libye et d’autres, mais quand elle s’exerce régulièrement aux Etats-Unis et bien ! elle devient démocratique, salutaire et admise par tous. Personnellement je ne vois pas de différence. Et quelle hypocrisie
Il ne peut y avoir deux justices, et le droit d’ingérence (si cher aux yeux du jeteur de sacs de riz) dans ces conditions, doit être applicable à tous. Sinon, et à ce jour, seules les démocraties auraient et ont le droit de bafouer les conventions internationales ; un paradoxe affligeant.